Le 20/01/06.
Les commissions particulière (CPDP) et nationale (CNDP) de débat public viennent de rendre leurs conclusions concernant la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.
Liens respectifs : http://www.debatpublic-lgvbordeaux-toulouse.org/docs/pdf/contributions/cr-final.pdf (taille 698 kOctets) ;
http://www.debatpublic-lgvbordeaux-toulouse.org/docs/pdf/contributions/bilan-final.pdf (taille 173 kOctets).
Ces 2 documents sont aussi rapportés en texte non formatés (taille plus faible) dans l’article de cette même rubrique "Documents du débat"
Dans les grandes lignes on peut dire que l’opposition girondine et aquitaine à cette LGV a été mieux reportée par la CPDP qu’on ne le craignait, vu des interventions précédentes de cette CPDP. Il faut dire qu’à la réunion du 17 novembre à Bordeaux (plus de 1000 personnes) il a bien été "martelé" que la CPDP devait reporter l’opposition très forte non pas seulement de quelques personnes du Sud-Gironde, mais qu’il s’agissait bien d’un vaste consensus citoyens-associations-élus concernant la Gironde entière et même, en grande partie, l’Aquitaine depuis la position du Conseil Régional.
La Commission Nationale dit de façon très claire que RFF a du améliorer la présentation de son projet, préparé dans l’urgence, et laisse à deviner, comme nous l’avons dit au cours du débat public, qu’il y a eu une accélération politique malsaine, au niveau gouvernemental, de ce projet. Celui-ci a été présenté dans de nombreux documents officiels auparavant comme "réalisation prévue à long terme" (CIADT du 18/12/2003 rapporté page 14 du dossier du maître d’ouvrage) et "..infrastructures à long terme (2025) huit projets de lignes ferroviaires à grande vitesse (dont Bordeaux-Toulouse)", (rapporté en page 36 de ce même dossier). On s’étonne donc que le débat public pour un projet à si long terme ait été programmé si vite, en 2005, avant même celui sur la Sud Europe Atlantique vers l’Espagne !...
Concernant plus particulièrement les conclusions de la CPDP certains points ont été rapportés de façon trop succincte ou inexacte :
La CPDP n’a pas assez insisté sur l’avis unanime des associations et des citoyens girondins, en particulier, qui ont montré que la voie actuelle est notoirement sous-utilisée et qu’il n’y a pratiquement pas de fret sur Bordeaux-Toulouse, qu’en conséquence :
la plus grande partie de l’argumentation de RFF tombe, ce projet de ligne à grande vitesse ne se justifie donc pas,
il est demandé en contre-partie une étude sérieuse de la modernisation et de l’aménagement de la ligne actuelle, en lieu et place du projet LGV (cela coûterait bien moins cher et profiterait à tous les trains. Nous sommes convaincus que la différence de temps de trajet, avec un TGV en site propre, serait minime). Contrairement à ce qu’annonce la CPDP de nombreux échos dans le même sens sont venus de l’extérieur de la Gironde (en particulier des élus de Lot et Garonne, même des adjoints au maire d’Agen, celui-ci étant favorable au projet).
La CPDP n’a pas reporté suffisamment l’avis unanime de coût financier et environnemental exorbitants de ce projet, ni la très grande et légitime inquiétude des habitants concernant leur qualité de vie et la dévalorisation catastrophique de leur patrimoine foncier et immobilier.
Elle n’a pas non plus reporté suffisamment que le coût prévisible du pétrole, à terme de la réalisation de cette LGV, annulerait la concurrence train avion au profit du train, quelle que soit sa vitesse.
Elle n’a pas reporté du tout l’importance prévisible des autoroutes de l’information sur un tel délai. A échéance de la mise en service de ce projet l’importance d’Internet sera telle que les échanges d’information se feront sans doute tous par ce moyen et que seuls les transports de matériels nécessiteront des trains, mais pas des TGV qui ne transportent que des voyageurs...
Il convient donc de rester vigilants et réactifs pour la suite des événements. Les élus locaux et les associations de défense de l’environnement se sont engagés résolument dans cette voie.
Il faudra rester attentifs et mobilisés sans doute encore, pour continuer ce combat. Car il s’agit bien d’un combat, non pas entre Bordeaux et Toulouse comme certains ont voulu le laisser entendre, mais entre des gens réalistes, conscients des coûts d’une infrastructure démesurée par rapport aux besoins, et des politiques de haut niveau qui feront tout pour se faire valoir par une réalisation "prestigieuse", au mépris de milliers de personnes. Ce que nous, citoyens, ne pouvons admettre...
La suite des conclusions de la CNDP sera l’avis donné par RFF, avant le 18 avril, de poursuivre ou non ce projet.