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Réponse - Gironde - (LO)

jeudi 31 mai 2012, par Delpech

Madame, Monsieur,

J’ai bien reçu votre courrier m’interpellant sur "le sujet brûlant des nouvelles Lignes ferroviaires à Grande Vitesse (LGV)".

Je ne serai pas élu, mais je me permettrai cependant de vous donner mon opinion sur le sujet qui vous préoccupe, au nom des candidats de Lutte Ouvrière en Gironde.

Tout d’abord, sur ce sujet comme tant d’autres, la moindre des choses est que la population concernée puisse donner son avis et … qu’on le respecte. Mais l’objectif de la SNCF dans cette affaire, comme celui des gouvernements d’ailleurs, est bien loin de cette préoccupation... et bien loin de vouloir servir le public. Nous n’avons rien contre un projet qui peut représenter un progrès en réduisant les temps de transport que ce soit une LGV, ou la modernisation des lignes existantes, comme vous le proposez.

Mais outre que ce devrait être à la population de choisir, ce qui est choquant pour nous, c’est que le premier bénéficiaire de cette ligne, sera d’abord et avant tout VINCI. Car comme vous le dites, il s’agit
d’une "détournement des finances publiques au seul profit du privé".
La ligne serait effectivement donnée en concession à Vinci pendant 44 ans, qui en assumera l’exploitation future, c’est à dire qui facturera à la SNCF, comme sur une autoroute, l’utilisation de la LGV.

Quant au financement, Vinci n’en assumera qu’une partie : à peine moins du tiers (29,11%) des 6,7 milliards d’euros du tronçon entre Tours et Bordeaux par exemple. Le reste serait assumé par des
financements publics : l’Etat (22,45%) et RFF (Réseau Ferré de France 26,26%) qui verra encore sa dette s’accroître à la grande satisfaction des banquiers qui se gavent depuis des années grâce à elle.

Les collectivités territoriales (régions, départements et villes) assumeraient les 22,03% restant.

Encore une fois les investissements publics vont alimenter les profits de sociétés privées et des banques, profits garantis par l’Etat ! Rappelons que pour la construction de la LGV entre Paris et Tours
(226 km) en 1989-1990, ce sont les banquiers qui ont encaissé des intérêts colossaux, garantis par l’Etat.

Ce serait à l’Etat de faire ses travaux aux prix coûtant, en embauchant tous les corps de métiers compétent qui existent. Mais les caisses de l’Etat sont vides d’avoir déjà été pillées par les banques et autres capitalistes. Alors, on fait contribuer celles des régions, départements et villes. Ce serait le prix à payer pour financer le progrès… des profits. Rien de nouveau sous le soleil capitaliste.

Nous sommes dans une société capitaliste où le "progrès", s’il est réel, n’est qu’un effet secondaire d’une autre préoccupation passant avant tout : le développement des profits capitalistes, ce que les commentateurs appellent aimablement la "rentabilité".

On voit les conséquences de cette "rentabilité" dans la politique de l’Etat qui se traduit en matière de transports publics par l’inverse d’un progrès pour ce qui s’appelle encore "un service" public. Ainsi ce qui
est à l’ordre du jour c’est au nom de la "rentabilité", la suppression de certaines lignes, la réduction du nombre de gares, du nombre d’arrêts, la réduction de l’entretien des voies, la disparition programmé du
fret, la volonté de l’Etat d’ouvrir les TER à la concurrence, et les réductions d’emploi drastiques à la SNCF. Et à la place une politique de tout TGV, qui réduit certes les temps de trajet, mais ni les incidents,
ni les retards fréquents, ni les tarifs incompréhensibles mais toujours trop chers.

Dans les élections législatives, nous défendons un programme de lutte pour les travailleurs, qui devront imposer entre autres choses, que l’argent public aille au public plutôt que de financer les banques et les
capitalistes de l’industrie, alimentant une dette publique qui justifie mal l’austérité que subit la population.

Recevez nos salutations.

Pour les candidats de Lutte Ouvrière en Gironde,

Guillaume Perchet