Situation
Ce chemin parcourt transversalement l’intégralité du flanc nord-ouest du bassin versant du Gât-mort. Il part du CD 220 E1 (PK 0,866) à l’altitude 50 m et descend sur 1100 m perpendiculairement à la vallée du Gât-mort jusqu’au CD 109 E2 (PK 0,625) à l’altitude 21 m. Il longe la rouille de Barbine qui draine les eaux du plateau, s’alimente sur son cours de plusieurs résurgences et disparaissait dans un karst au niveau du CD 109 E2
- Situation du CR1 et de la rouille de Barbine sur la carte de Saint-Morillon
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Originalité du site
Un travail a déjà été effectué sur le chemin rural n° 1 de Saint-Morillon [1]. Il s’agissait de montrer l’intérêt environnemental et l’originalité du site. Cette étude fut présentée à Bernard Fath pour l’intérêt qu’il porte aux sujets environnementaux puis à l’équipe municipale de Saint-Morillon. Mais les choses devaient en rester là.
À un premier niveau
Au-delà de qualités paysagères indiscutables, le site permet d’expliquer et, surtout, de présenter in situ la succession des strates géologiques qui affleurent dans ce secteur de la vallée du Gât-mort et d’expliquer et de montrer le lien entre la spécificité des sols et la flore arborée et arbustive (flore plus « accessible » et moins saisonnière que la flore herbacée).
- Bio- et Géodiversité le long du chemin rural n° 1
À un second niveau,
Le site est une bonne illustration du lien existant entre le patrimoine naturel et le patrimoine culturel.
Si l’on convoque l’Histoire, on observe que le chemin rural n°1, sur tout son parcours, est frontière entre deux domaines assez importants dont les maisons de maître sont référencées dans les cadastres napoléoniens comme dans les « terriers » de la baronnie de La Brède. Il est intéressant de remarquer que les implantations de ces établissements comme de quelques autres de même prestige sur Saint-Morillon ont été manifestement guidés par la Géologie : les résurgences d’eau (pièces d’eau, viviers).
- Situation des plans d’eau de Saint-Morillon : ils sont tous à mi-hauteur de la commune
Troisième niveau : le chemin lui-même.
- Le chemin rural n° 1 sert de vallée à la rouille de Barbine
Le chemin rural n° 1 d’aujourd’hui faisait partie en 1824 d’un itinéraire beaucoup plus long, celui d’un chemin vicinal n° 4 de deuxième classe [2], les voies de communication communales se répartissant alors en chemins vicinaux de 1ère, 2ème ou 3ème classe. Il ne serait certainement pas inintéressant de montrer, au titre de la culture patrimoniale, à quoi ressemblait une voie de communication avant les routes goudronnées. Le chemin rural n° 1 montre encore sur certaines parties de son parcours des ensembles fossés et talus bordant son emprise proprement dite. Ces aménagements latéraux n’ont rien d’exceptionnel sauf qu’un peu partout ils sont en voie de disparition. Fossés et talus répondaient à une logique de conservation des chemins et, à ce titre, constituent des dépendances de ces ouvrages publics.
Depuis 2016, date de publication de ce travail
Le site a connu quelques évolutions qu’il faut mentionner pour ne pas dire regretter.
Une ligne moyenne tension a été tirée pour l’alimentation exclusive du centre hippique de la Flouquette ; 5 poteaux béton sont sur l’emprise du chemin dans sa partie basse.
Au titre du « nettoyage » dans la proximité de cette ligne, la végétation arborée et arbustive assez remarquable a littéralement été massacrée.
Toujours dans la partie basse du chemin rural, le cours de la rouille s’étant trouvé modifié…, les eaux s’écoulent au milieu de l’emprise du chemin.
En conséquence, il est actuellement inutilisable...impraticable