L’association LGPE a pris connaissance des dossiers de l’étude préalable à la Déclaration d’Intérêt Général (DIG) du programme pluriannuel de gestion des bassins versants de l’Eau Blanche, du Gât-Mort et du Saucats de la Communauté de Communes de Montesquieu (CCM). Ses remarques ont été remises au commissaire enquêteur à la mairie de Cabanac-et-Villagrains le 6 octobre 2017.
Remarques :
L’association LGPE apprécie que la compétence GEMAPI ait été prise par la CCM et soit confiée à son service environnement. En effet, il nous semble que peu de municipalités disposent d’un minimum de compétences pour prendre sérieusement en compte des problèmes d’environnement d’autant plus urgents que le "développement" du territoire est conséquent.
Trop d’élus sont convaincus que protection de l’environnement, problèmes de biodiversité, etc.. c’est bien mais, dans les discours, cela doit céder le pas devant les choses sérieuses : entendons aménagement et urbanisation. Voir, par exemple, quelques libertés prises dans les zones Natura 2000. En outre, on regrette que, pour des d’élus, l’environnement se limite encore à la collecte des ordures. Nous souhaiterions que le "service environnement" soit plus présent sur les communes pour y exercer un rôle de "police de l’environnement" ou, en d’autres termes, qu’il n’y ait plus de fossé entre les discours et le terrain.
Concernant plus précisément le "Programme Pluriannuel de Gestion des Bassins Versants", pour un coût sur 5 ans de plus de 10 millions d’euros (à nos yeux, cela fait beaucoup d’argent !), on va sensibiliser, restaurer des berges, des ripisylves ; très bien ! On va aussi mesurer, compter, analyser, tout ce qui concerne nos ruisseaux ; c’est aussi très bien. Cependant l’on perçoit moins nettement les solutions susceptibles d’être apportées.
Intéressés notamment par le Gât-Mort, nous notons que, sur 5 ans, le budget prévu le concernant représente à peine plus de 10%. Le Gât-Mort est d’autant plus le parent-pauvre que seul un affluent est pris en compte : la Rouille du Reys, le tout pour réparer une situation des plus regrettables, à savoir la construction de lotissements en zone inondable.
Pour chaque bassin-versant, étendue et couts alloués sur 5 ans :
Bassins versants : Eau Blanche + Péguillère + Breyra
Superficie : 52,3 + 9,6 + 20,6 = 82,5 km2
Coût* : 2 732 240 €
Bassins versants : Saucats + Estey Mort
Superficie : 121,8+ 12,6 = 144,4 km2
Coût* : 5 454 520 €
Bassins versants : Gât-Mort
Superficie : 218,6 km2
Coût* : 887 820 €
(* + 1 145 833,33 € pour le Chantier d’insertion)
Nous rappelons que le Gât-Mort (comme le Saucats) est en zone Natura 2000, qu’il reçoit de nombreux affluents qui méritent sans doute beaucoup plus d’attention que l’on ne leur en accorde. Ainsi, à Saint-Morillon, les vallées transversales du ruisseau de Dariet, du Riou de L’isle, du Calenta, de la rouille de Barbine ont un intérêt environnemental évident qu’il serait regrettable d’ignorer. Il est nécessaire que ces vallées soient connues (et cartographiées) afin qu’elles soient prises en compte lors de toute étude d’aménagement (c’était d’ailleurs une demande de la CCM sur le projet du PLU arrêté en juillet 2015).
Au sujet des entraves à la circulation des sédiments et des poissons que constitueraient les moulins et leurs aménagements hydrauliques, nous avons bien retenu que, pour le Gât-Mort, la question de leurs éventuels effacements ne serait traité que dans la prochaine DIG. Cependant nous tenons à dire notre position à l’effacement systématique de ces monuments le long du Gât-Mort comme le long des autres rivières. Nous demandons que leur grand intérêt patrimonial soit pris en compte.