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Au nom des candidats de Lutte Ouvrière

samedi 9 juin 2007

Madame, Monsieur,

Au nom des candidats de Lutte Ouvrière, je réponds à votre courrier concernant le projet ferroviaire Bordeaux Espagne.

Vous constatez à juste titre que « l’intérêt du citoyen semble disparaître » et que la « population locale méprisée ... n’a d’autre choix que de subir ».
Il en va de ce projet comme du reste de la politique menée par les gouvernements successifs, que ce soit en matière de transports comme dans tous les autres domaines concernant les services dits publics : il s’agit de servir avant tout les intérêts patronaux, tout en mettant les finances publiques à leur service.
A notre sens, la population doit avoir non seulement son mot à dire, mais doit pouvoir décider de la nécessité ou pas de projets concernant directement ses conditions de vie.

Cela dit, dans ces élections législatives, nous mettons l’accent sur des problèmes qui concernent l’ensemble du monde du travail de ce pays.
Nous affirmons que les travailleurs n’ont rien à espérer de la majorité qui sortira des élections législatives du 10 juin.
La droite est quasiment assurée de l’emporter. Sarkozy, ouvertement l’homme du grand patronat, disposera d’une majorité parlementaire qui votera tout ce qu’il lui demandera de voter. Qu’il y ait 50 ou 200 députés du Parti Socialiste à la chambre ne ferait aucune différence. Même s’ils le voulaient, les députés socialistes n’auraient aucun moyen de s’opposer aux décisions du gouvernement, qui disposera du soutien inconditionnel de la majorité UMP. Et il n’est même pas sûr qu’ils le voudraient, le programme du PS ne différant pas, sur certaines questions, de celui de la droite.
Aucun résultat électoral ne pourra donc empêcher Sarkozy d’accentuer la politique de régression sociale qui est menée depuis des années. Cette dégradation résulte de la volonté du patronat d’aggraver sans cesse l’exploitation. C’est le grand patronat qui détient les leviers du pouvoir économique, et pas les députés. La seule chose qui puisse y mettre un coup d’arrêt, c’est une réaction du monde du travail.
Alors il est vital que les travailleurs imposent par leurs luttes un programme qui défende réellement les intérêts sociaux et politiques du monde du travail salarié : le contrôle des travailleurs sur les décisions économiques (contrôle des comptabilités, levée des secrets bancaire et commercial), l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaires et pensions, un logement convenable, la création d’emplois dans les services publics, l’augmentation de l’imposition sur les bénéfices des entreprises, la fin des aides publiques au patronat.
Et même si nous savons que nous n’aurons pas d’élus à l’occasion de ce scrutin, c’est pour populariser ce « programme de défense des travailleurs », que Lutte Ouvrière présente des candidats à ces élections législatives.

Pour les candidats de Lutte Ouvrière
G. PERCHET