Madame la Présidente,
C’est avec un grand plaisir que je vous réponds sur le projet de tracé de la ligne à grande vitesse.
Vous le savez, durant ces dernières semaines, j’ai vivement combattu le
scénario passant par l’Est du Département et traversant les forêts du
Sud-Gironde.
Comme tous ceux qui sont sensibles à la préservation de l’environnement, je
suis favorable à une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et l’Espagne car
elle est de nature à favoriser le report modal, dans la mesure où elle est
accompagnée de mesures fortes en faveur de transport de marchandises par le
rail (péages spécifiques, aides publiques, etc.).
Cependant, le choix de RFF et de l’Etat du scénario 3 est à mon sens
inacceptable et je crois avoir démontré dans une longue intervention en
séance plénière du conseil régional (consultable sur Internet) qu’il était
le plus mauvais choix environnemental, le plus mauvais choix en terme
d’aménagement du territoire et de service public, et que les avantages
économiques affichés étaient en trompe l’ oeil. Je n’ai pas été suivi par la
majorité. Je le regrette et j’en ai tiré les conséquences en démissionnant
de ma délégation à l’environnement considérant que je ne pouvais d’un côté
défendre une politique régionale volontariste en matière d’environnement
alors même que des choix en matière de tracé LGV les contrediraient.
J’ai déclaré également qu’il était choquant que la consultation ait été
conduite de manière à contourner l’expression des principaux intéressés et
que je ne tenais pas pour acquis le choix actuel.
En effet, l’horizon de la réalisation de ce tracé est 2020 et d’ici là bien
des choses vont évoluer dans le rapport de notre société aux questions
énergétiques et aux questions environnementales.
Pour moi, le combat n’est pas achevé, et si je suis élu Député je compte
déployer toute mon énergie avec l’ensemble de tous ceux qui se sont
mobilisés dans cette première phase, pour faire modifier une telle décision.
Il reste pour les tenants de ce tracé de nombreuses étapes à franchir, celle
du financement notamment, ou encore celle du calendrier de la ligne Bordeaux - Toulouse.
Les possibilités d’action sont nombreuses et d’expérience je sais que l’on
peut faire réouvrir des gares là où la décision de les fermer était
irrévocable, que l’on peut empêcher l’ouverture de décharges là où le projet
était définitif. C’est une question de volonté et de capacité à s’opposer.
Sur ce point, pour des raisons évidentes, je pense être mieux placé que la
Députée sortante pour m’opposer au ministre de l’écologie, maire de
Bordeaux. Si l’actuelle Députée avait été en mesure de le faire changer de
position, je pense qu’elle l’aurait obtenu avant l’élection législative.
Quoiqu’il en soit, vous pouvez compter sur ma totale implication et mon
soutien indéfectible sur ce dossier.
J’ai toujours tenu mes engagements électoraux dans les mandats qui m’ont été
confiés, et celui là est pour moi une priorité absolue.
Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma meilleure
considération.
François DELUGA