Association Landes Graves Palus Environnement

Cathy Daguerre (PCF)

vendredi 8 juin 2007

Mesdames, Messieurs, Chers Amis,

Vous m’avez interpellé au sujet du projet LVG et je vous en remercie .

Des arguments majeurs détonants de ce projet comme pour la question du grand contournement de Bordeaux tiennent dans l’explosion annoncée des transports de marchandise d’ici 2025.

Cet état de fait qui nous ait présenté comme inéluctable, relève avant tout pour moi de choix politiques et économiques. En effet est-il inévitable de voir de manière irréversible les productions s’éloigner des lieux de consommation, comme le montre encore AUBADE qui va délocaliser sa production du Poitou Charente vers la Tunisie.

C’est cette politique qui est avant tout source de l’explosion du transport de marchandise. Une explosion qui s’accompagne de son train de camions sur les routes et de la congestion de nos agglomérations. Car dans le même temps le fret connait une forte baisse.

Les faits sont indéniables.

Le rapport de l’école polytechnique de Lausanne est de ce fait accablant. En effet, il montre combien la politique du rail a été abandonnée dans notre pays. Il juge un manque à gagner de 30% par an depuis 15 ans pour l‘entretien du réseau. Si cette tendance n’était pas inversée, nous serions obligés d’ici à 2025 d’abandonner 60% du réseau ferré Français, pour être concentrés uniquement sur les lignes à grande vitesse.

Voilà où nous mène la logique de la rentabilité sur un enjeu aussi crucial que les transports, que le développement du fer.

Vous l’avez compris, pour nous la ligne à grande vitesse n’apparait pas, c’est le moins que l’on puisse dire, un investissement majeur pour le développement économique, social, humain harmonieux.

Au contraire par la lourdeur de ces investissements, par sa structure même, par les choix politiques qui les porte, elle sous-tend la concurrence entre les territoires et les hommes et un risque d’assèchement des autres voies ferrées de communication.

D’ailleurs depuis le 8 mars, date à laquelle le Conseil d’Administration de RFF a pris cette décision, il ne se passe guère de semaines sans que mes amis cheminots ne dénoncent de dangereux projets.

Toutes les décisions de la SNCF, de RFF et des voies publiques, concourent aujourd’hui à transférer toujours plus de transports de marchandise sur la route. Les cheminots CGT ont chiffré ce déséquilibre aggravé au profit du tout routier à près de 30 000 circulations de poids lourds en plus chaque année.

Pour ses propres transports de matériel, de traverses, de bobines et de diverses pièces, la SNCF a envisagé lors de son CA du 23 mai dernier de passer un marché avec le transport routier privé au prétexte que l’entreprise publique a elle-même fermé 100 gares fret sur 300.

A Hourcade, dans la CUBE, l’activité de la plate forme de triage est purement et simplement menacée. Les organisations syndicales envisagent d’ailleurs une riposte.

Ces projets démontrent la précarité des arguments avancés tant pour la LGV que pour le grand contournement.

J’aurai pu développer quelques arguments sur le transport des voyageurs abandonné ou du moins mis à mal au plan régional alors qu’il s’avère nécessaire d’enclencher une réflexion lourde sur les transports en commun.

Au plan politique je ne me résigne pas à considérer ces décisions comme inéluctables.

A la lumière des récents développements il convient à mon sens d’exiger la réouverture du débat public afin que toutes les dimensions d’un réel développement durable au sens économique, social, environnemental et culturel soient réellement prises en compte.

Je me tiens bien entendu à votre entière disposition pour débattre de cette question comme nous l’avons d’ailleurs fait à la dernière fête de l’huma Aquitaine le dernier WE de mai.

Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, Chers Amis, mes respectueuses salutations.

Cathy Daguerre