Dans le cadre de ce projet, la CCM sera considérée comme un territoire pilote.
Les supports techniques et scientifiques seront :
- la CCM
- le Conservatoire botanique national sud Atlantique
- le Conservatoire aquitain de la Faune sauvage
- la Réserve naturelle géologique Saucats-Labrède.
Au delà de ces institutionnels, toute contribution émanant de structures associatives ou autre sera bienvenue.
Les travaux doivent se répartir de 2018 à 2021 (juin) avec un budget global de 336000 €.
Pour le grand public, l’énoncé du "Pourquoi" de cet ambitieux travail peut paraître quelque peu sibyllin...
- Un patrimoine riche et diversifié,
- des données existantes mais dispersées,
- une connaissance lacunaire du territoire,
- un porter à connaissance pour tous usagers et acteurs,
- des enjeux de biodiversité forts mais non délimités,
- des pressions dues à l’attractivité du territoire.
Si l’on a bien compris, peut-être pourrait-on traduire :
-* Notre environnement est riche et diversifié mais il est mal connu ou de façon lacunaire.
- Des données existent mais elles restent dispersées, confidentielles à compléter et actualiser.
- Il est nécessaire de remédier à cela en vue de sensibiliser élus et population.
- Des mesures seront à prendre pour enrayer ou freiner l’érosion de la biodiversité existante.
- L’urbanisation, un des facteurs de cette érosion, est très dynamique sur la CCM. Il faudra penser à modérer et rationaliser
Trente cinq personnes représentant différentes structures concernées par l’environnement ont participé à cette réunion.
Présentation générale par Élisabeth Lemoine (CCM), coordinatrice du projet, suivie d’interventions plus ciblées de spécialistes flore-fonge, faune, géologie, l’ensemble entrecoupé et suivi d’interventions de l’assistance.
Assez rapidement on a pu discerner 2 tendances, 2 sensibilités : celle de jeunes et encore jeunes, enthousiastes et optimistes et celle de participants sensiblement plus âgés dont, à l’évidence, une longue expérience du terrain avait tempéré les ardeurs.
Établir un atlas de la biodiversité, c’est inventorier et donner une image de la biodiversité à un instant donné, en l’occurrence, sur un moment compris entre 2018 et 2021. Il faut bien savoir que, à l’exception des données géologiques, rien n’est figé. En matière de biodiversité, tout évolue avec le temps et surtout avec l’usage que l’homme fait de son environnement. Il n’est pas nécessaire d’être grand environnementaliste pour être conscient que la biodiversité est victime d’une érosion inquiétante, que ce soit au niveau mondial ou national. Et notre Sud bordelais n’est pas épargné. Depuis déjà un certain nombre d’années, la tendance forte, pour ce qui concerne la rentabilisation de notre environnement, se partage entre la vigne, la ligniculture du pin et l’urbanisation. Aucun des trois n’est réputé comme pourvoyeur d’une riche biodiversité. On a pu constater ce que ces évolutions ont fait disparaître, on peut aisément prévoir ce qu’elles continueront à faire disparaître. Aussi, il serait dommage que ce travail ne débouche que sur un document scientifique de grand intérêt mais seulement académique.
Un "Atlas de la biodiversité communale" ne peut se limiter à un travail de spécialistes, destiné à des spécialistes.
Je sais que la connaissance peut être une fin en soi... Concernant la biodiversité, il serait préjudiciable de tomber dans ce travers.
La raison d’être de ce document serait peu convaincante si son objectif principal n’était pas, pour le moins, de freiner, de limiter l’effondrement de biodiversité. Pour le mieux, l’enrayer, voire œuvrer à sa reconstitution.
À ce moment, il faut être conscient qu’une course contre la montre est engagée. Face à des intérêts économiques associés à la redoutable efficacité des moyens mécaniques modernes, les écosystèmes ne pèsent pas bien lourds.
Par la mise en place d’une équipe chargée des questions environnementales, par les missions où elle s’est engagée, par les financements qu’elle a consentis, la CCM a prouvé l’importance qu’elle accordait aux richesses naturelles de notre territoire. Cependant, il ne faudrait pas que cela demeure "hors sol", coupé du triptyque que constituent : équipes municipales, population et propriétaires car cet ensemble est une pièce essentielle pour ce qui concerne l’environnement.
- Constituer une équipe travaillant sur la biodiversité au niveau de la CCM est une chose ; qu’une équipe municipale ait la biodiversité comme souci majeur en est une autre.
- Personne ne disconviendra de la nécessité de sensibiliser les citoyens à l’intérêt de la biodiversité. Sauf qu’il faut en disposer des moyens. Il est difficile de comprendre ce que, faute d’accès, on ne voit pas. La réouverture des chemins ruraux est un moyen simple et légal d’offrir une image représentative de la diversité environnementale du territoire mais le sujet, bien que de longue date "on en parle", semble voué à l’immobilisme ...
- Quant aux propriétaires, il est difficile d’en faire abstraction. La biodiversité a beau être communale ou régionale, elle ne s’en exprime pas moins sur des propriétés privées.
Rien de très positif ne peut se faire sans l’aide de spécialistes de la CCM, du Département, ou autre. Mais la base très locale que l’on vient d’évoquer me semble fondamentale pour ce que sera l’environnement de demain.
En conclusion on dira qu’un "Atlas de la biodiversité communale" sera toujours une excellente chose. Comme il a déjà été dit, il faut connaître pour comprendre. Mais ce ne sera jamais une mesure de protection ou de réhabilitation. Or un atlas sans mesures de protection, c’est faire une liste de ce qui demain risque de disparaître.
Philippe Delpech 1er mars 2019